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La Banque centrale européenne (BCE) a annoncé, le 5 juin 2025, un nouveau recul de 25 points de base de ses trois taux directeurs. À compter du 11 juin, le taux de dépôt passe à 2 %, le taux de refinancement principal à 2,15 % et le taux de prêt marginal à 2,40 %. Il s’agit de la huitième baisse consécutive depuis l’automne 2024, signe que l’institution juge le reflux de l’inflation suffisamment solide pour poursuivre l’assouplissement monétaire sans compromettre la reprise économique.
Pour le marché immobilier, cette décision envoie un signal clair : le coût du refinancement des banques diminue, ouvrant la voie à un assouplissement progressif des conditions de prêt. Les premiers barèmes diffusés par les établissements début juin confirment déjà une stabilisation, voire un léger recul, des taux proposés aux particuliers. Sur vingt ans, les profils haut de gamme obtiennent désormais des offres à peine sous la barre des 3 %, tandis que les emprunteurs intermédiaires voient pointer des taux moyens autour de 3,35 %. Si la tendance se confirme, un mouvement de baisse de 10 à 30 points de base pourrait se matérialiser d’ici la fin de l’été.
La transmission de la politique monétaire ne se fait toutefois pas du jour au lendemain. Les indices de marché – Euribor et taux swaps – réagissent en premier, mais il faut souvent quatre à huit semaines pour que les banques répercutent entièrement cette détente dans leurs grilles commerciales. La concurrence joue alors un rôle d’accélérateur : chaque établissement cherche à capter les meilleurs dossiers avant ses pairs, surtout dans un contexte où la demande repart timidement après deux ans de forte contraction.
Pour les acquéreurs, cette respiration se traduit par une capacité d’emprunt accrue de 2 à 5 % si les taux reculent d’un quart de point. Ceux qui avaient vu leur projet gelé fin 2024, peuvent remettre leur dossier sur la table ; les courtiers soulignent que la marge assise entre le taux nominal et le seuil légal se détend plus vite que ne baisse le taux d’usure lui-même, rouvrant des fenêtres de financement. Quant aux emprunteurs ayant souscrit en 2023 ou début 2024 à plus de 3,7 %, ils peuvent envisager une renégociation ou un rachat si l’écart atteint au moins 0,70 point après assurance.
Reste que la vigilance demeure de mise. Un taux d’emprunt plus bas n’efface pas l’impact d’une assurance emprunteur coûteuse, d’autant que la concurrence est désormais ouverte à tout moment grâce à la loi Lemoine : comparer et, si nécessaire, déléguer son assurance permet souvent d’économiser plusieurs milliers d’euros. Par ailleurs, la transition énergétique pèse sur la valeur des biens mal classés : pour les logements notés F ou G, le budget travaux doit être anticipé avant 2034, au-delà du simple calcul de mensualité.
En définitive, la décision de la BCE représente un tournant attendu sur le crédit immobilier ; la détente sera graduelle mais réelle. Actualiser sa capacité d’emprunt, soigner la présentation de son dossier et, le moment venu, verrouiller un taux avant que le marché ne se tende à nouveau constituent les meilleurs réflexes pour financer sereinement un projet en 2025.