Rechercher un bien immobilier
Passer du salaire à la pension s’accompagne d’une baisse de ressources de 20 à 40 % pour une grande partie des nouveaux retraités. Dans l’Hexagone, la pension moyenne s’établit désormais à 1 626 € bruts par mois selon la DREES. Dans le même temps, l’environnement monétaire reste exigeant, le taux de dépôt n’est encore descendu qu’à 3 % et les taux immobiliers moyens sont d’environ 3,24 % sur 20 ans selon La Banque de France. Dans ce contexte, beaucoup de seniors se tournent vers le rachat de crédit pour rééquilibrer leur budget.
Le regroupement de crédit consiste à fusionner vos emprunts en cours – prêt immobilier, crédit auto, découverts, etc. – dans un nouveau prêt unique, généralement à taux fixe ; la durée est allongée de façon à alléger la mensualité et ramener le taux d’endettement sous la barre réglementaire de 35 %. Certaines offres permettent même d’ajouter une trésorerie supplémentaire (travaux d’aménagement, aide familiale, etc.).
Les avantages d’un tel dispositif sont nombreux :
- Soulager la trésorerie : Une opération bien calibrée peut réduire la mensualité jusqu’à 60 %, libérant plusieurs centaines d’euros chaque mois pour absorber l’inflation ou financer des loisirs.
- Simplifier la gestion du budget : Une seule échéance, un seul interlocuteur et un tableau d’amortissement clair : un vrai plus quand l’administratif devient lourd ou qu’on envisage de transmettre le logement.
- Financer des travaux d’adaptation : L’enveloppe de trésorerie optionnelle peut couvrir la salle de bains PMR ou la motorisation des volets, sans souscrire un nouveau crédit conso séparé.
Les points de vigilance :
- Coût total plus élevé : l’allongement de la durée signifie plus d’intérêts payés au final ; à TAEG inchangé, la facture globale peut grimper de 20 à 40 %.
- Frais additionnels : indemnités de remboursement anticipé, frais de dossier, garantie hypothécaire ou caution, courtage… souvent de 3 à 6 % du capital regroupé.
- Assurance emprunteur plus chère : passé 65 ans, la surprime d’âge et les exclusions médicales pèsent lourd, et la quasi-totalité des banques exigent un terme de prêt avant 85–90 ans.
- Hypothèque sur le bien principal : en cas de défaut, la banque dispose d’un droit de saisie qu’il faut mesurer si l’on envisage de transmettre le logement aux enfants.
Le rachat de crédit se révèle pertinent si :
- Le montant de votre pension de retraite est insuffisant pour respecter un taux d’endettement de 35 %.
- Vous avez encore au moins 50 000 € de capital à rembourser et plus de 8–10 ans de durée résiduelle ; sinon, les frais gomment le bénéfice.
- Vous pouvez présenter un dossier de santé correct ; les refus d’assurance restent la première cause d’échec après 70 ans.
- Vous souhaitez conserver le bien plus de cinq ans ; à court terme, la revente anticipée annule l’économie réalisée.
Le rachat de crédit n’est ni une baguette magique, ni un tabou : c’est un outil financier qui, bien manié, offre une respiration bienvenue au moment où le revenu baisse. Avant de signer, faites plusieurs simulations, vérifiez le coût global assuré et comparez avec une simple renégociation de prêt immobilier.
Vous hésitez ? Parlez-en à un professionnel avant la retraite : c’est souvent le meilleur timing pour négocier, avant que les assureurs ne majorent significativement la couverture santé liée à l’âge.