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Le nombre de crédits immobiliers en forte baisse

Mise en ligne le 21/10/2022 à 09:03

Nombre de crédits immobiliers : une chute des plus intenses

Cet été nous avons pu observer une chute spectaculaire du nombre de crédits immobiliers octroyés. Sur une année, la baisse de celle-ci est de 35%. Une grande partie de cette baisse est due au blocage causé par le taux d’usure, de nombreux dossiers ont essuyé des refus. 

Envolée des taux de crédit immobiliers

Alors que la remontée des taux de crédit immobiliers continue de s’intensifier, la production du nombre de crédits immobiliers chute fortement. En octobre 2022, les taux en vigueur frôlent les 1,80 % pour un crédit de 20 années. La production s’effondre en même temps que la hausse des taux de crédit immobilier. 

En effet, sur les mois d’août et de septembre 2022, on peut observer une baisse de 34,7% de la production de crédit immobilier par rapport à ces deux mêmes mois l’année précédente. Si l’on inclue le mois de juillet, le nombre total de prêts accordé est en recul de 27,7% au troisième trimestre 2022 comparé au troisième trimestre 2021. Sur une année, le recul est de 26,8%. Nous avons pu observer que le repli a été particulièrement visible sur les mois d’août et de septembre, il a été encore plus important que lors du premier confinement. 

Au premier confinement nous avions pu constater une chute importante de la production du nombre de crédits immobiliers. Celui-ci avait débuté mi-mars 2020 et le nombre de crédits accordés avait enregistré une baisse de 1,8% sur une année au premier trimestre. Au second trimestre, la chute avait été encore plus importante puisqu’elle était de 11,7%, c’est ensuite allé crescendo pendant les trimestres suivants. Le troisième a enregistré une baisse de 14,9% sur une année et le dernier de 18,1 %. Le marché n’a réellement connu de rebond qu’au second trimestre 2021.  

Un apport demandé toujours plus élevé

La baisse du nombre de crédits immobiliers observée n’est cette fois pas due à la pandémie mais plutôt à ce que Crédit Logement CSA appelle « la dégradation de la profitabilité des nouveaux crédits ». Ce qui signifie en somme que cette fois-ci c’est le taux d’usure qui est en cause et non la pandémie. En effet, le taux d’usure a empêché les banques d’augmenter leurs taux d’intérêt comme elles l’auraient voulu. Les crédits sont alors devenus trop peu rentables et celles-ci ont décidé de diminuer le nombre de crédits octroyés pour parer au manque à gagner. 

Pour les crédits ayant été octroyés, les banques ont dû aussi s’adapter et notamment composer avec le climat d’incertitude planant sur le marché. C’est en partie pourquoi le niveau d’apport personnel réclamé par les établissements financiers a augmenté à une vitesse exponentielle ces dernières semaines. 

En effet, la haussef est de 13,8 % sur les 9 premiers mois de l’année 2022, comparé à la même période en 2021. Les prix de l’immobilier restant à des niveaux extrêmement élevés, les crédits ont dû s’adapter. Ainsi, la durée moyenne des emprunts atteint un niveau record de 241 mois, soit 20,1 années. Plus de 65% des crédits aujourd’hui sont accordés sur des durées supérieures à 20 ans. 

Le taux d’usure et ses conséquences

La hausse du taux d’usure au début octobre devait améliorer la situation sur le marché, or cela n’a été le cas que pendant une petite dizaine de jours. En effet, la situation de blocage est revenue car les taux de crédit ont continué leur forte hausse. Par exemple, l’une d’entre elles, en l’espace de quelques jours a augmenté ses taux de crédits de près de 0,40 %. Si l’on ajoute à cette hausse, l’assurance de prêt ainsi que les frais de dossier, le taux d’usure peut facilement être dépassé bien que celui-ci soit passé à 3,03% pour les crédits de moins de 20 ans et à 3,05% pour les prêts de plus de 20 ans. 

Or le taux d’un crédit immobilier ne peut dépasser le taux d’usure qui est calculé tous les trimestres par la Banque de France à partir de la moyenne des taux effectifs appliqués au cours des trois mois précédents augmentés d’un tiers. La prochaine révision du taux d’usure sera appliquée au premier janvier 2023, en attendant le marché reste bloqué par celui-ci.